
Vous êtes devant le rayon des croquettes, les yeux rivés sur ces paquets colorés qui promettent à votre chat une vie longue, une fourrure brillante et un transit de compétition. Mais voilà, quand on retourne le paquet pour vérifier la composition, c’est un véritable charabia ! Entre les termes scientifiques, les pourcentages flous et les allégations marketing, difficile de s’y retrouver. Pas de panique ! En tant que comportementaliste félin, je vais vous aider à décrypter ces fameuses étiquettes pour que votre minou mange sainement et avec plaisir.
1. Les ingrédients : la vérité se cache dans la liste
Tout d’abord, les informations essentielles sur la composition des croquettes ne sont généralement pas mises en avant par les fabricants, surtout lorsque la recette laisse à désirer. Il faut donc se tourner vers le côté ou l’arrière du paquet pour examiner la liste des ingrédients et la composition analytique. Ces éléments, régis par des obligations légales, sont souvent écrits en petits caractères, preuve que certaines marques préféreraient qu’on ne les scrute pas de trop près !
Saviez-vous que les ingrédients sont classés par ordre d’importance en poids ? Autrement dit, le premier ingrédient est celui qui compose majoritairement les croquettes. Si vous lisez « céréales » ou « sous-produits animaux » en tête de liste, reposez le paquet immédiatement ! Privilégiez une alimentation où la viande ou le poisson sont en première position, et sous une forme identifiable : « poulet », « saumon », « canard »… et non « farine de viande » ou « protéines animales déshydratées ».
Petit aparté : votre chat est un carnivore strict. Il ne rêve pas d’une assiette de blé ou de soja, mais bien d’une proie bien juteuse !
2. Les protéines : quantité ET qualité comptent
Effectivement, un bon taux de protéines, c’est génial, mais encore faut-il que ces protéines soient digestibles. Une croquette peut afficher « 40% de protéines », mais si elles proviennent en majorité de végétaux ou de sous-produits douteux, votre chat en profitera très peu. Idéalement, cherchez des protéines animales de haute qualité, comme « filet de poulet » ou « poisson frais ».
Astuce : évitez les mentions trop vagues comme « viande et sous-produits animaux » qui peuvent cacher des restes de basse qualité (plumes, sabots, etc.).

3. Les glucides : l'ennemi silencieux
Contrairement aux chiens (et encore), les chats n’ont pas besoin de glucides. Pourtant, beaucoup de croquettes en regorgent ! Riz, maïs, blé, pommes de terre… tout cela sert surtout à réduire les coûts de production et donner une texture croustillante. Un bon indicateur est le « taux de glucides », qui n’est pas toujours affiché mais peut être calculé en soustrayant protéines, lipides, fibres, cendres et humidité de 100.
Aussi, un chat bien nourri, c’est un chat qui chasse la croquette (et non l’inverse) !
4. Le problème des céréales dans les croquettes
Les croquettes sans céréales ont connu un véritable essor ces dernières années, les propriétaires étant de plus en plus conscients des besoins carnivores de leurs félins. Outre les controverses liées à la présence de mycotoxines dans certaines croquettes contenant du blé, les céréales sont souvent pointées du doigt pour leur implication dans des troubles digestifs, des allergies cutanées et des pathologies métaboliques comme le diabète.
Mais alors, pourquoi sont-elles utilisées ? Principalement pour leur apport en amidon, un élément essentiel à la fabrication des croquettes, car il sert de liant pour obtenir leur consistance. Lorsqu’elles sont éliminées, les fabricants doivent se tourner vers d’autres sources de glucides comme la pomme de terre, les pois ou la patate douce. Cependant, l’amidon reste de l’amidon, quelle que soit son origine, et c’est bien lui qui peut poser problème s’il est présent en trop grande quantité. L’objectif est donc de limiter au maximum les glucides, même s’il est impossible de les éliminer complètement des croquettes. Pour un régime plus adapté aux besoins naturels du chat, l’alimentation crue (type raw feeding) peut être une alternative, mais elle demande une connaissance approfondie pour éviter toute carence ou excès nutritionnel.
5. Les additifs : entre marketing et réalité
Vous avez déjà vu des croquettes « au goût bœuf » alors qu’il n’y a pas un gramme de bœuf dedans ? Merci les « arômes » artificiels ! Soyez vigilant sur la présence de colorants (inutiles et potentiellement nocifs) et de conservateurs chimiques comme le BHA ou BHT, soupçonnés d’être cancérigènes.
Optez pour des conservateurs naturels comme la vitamine E (tocophérols) et la vitamine C.
6. Les mentions marketing : ne vous laissez pas berner
Les fabricants rivalisent d’ingéniosité pour rendre leurs croquettes plus attractives. Voici quelques astuces courantes :
- « Sans céréales » : c’est un bon point, mais vérifiez que les sources de protéines sont de qualité.
- « Riche en poulet » : combien de pourcentage exactement ? Si ce n’est pas précisé, méfiance !
- « Veterinary approved » : cela ne signifie pas forcément que la recette est idéale. Certains vétérinaires sont payés pour valider des marques.
- Des visuels trompeurs : une belle image de viande fraîche sur le paquet ne garantit pas une forte présence de viande dans la composition.
- Les appellations floues : « viande et sous-produits animaux » peut désigner des parties peu nobles comme des tendons ou des plumes.
Les labels et allégations santé : « soutient le système urinaire » ou « favorise une digestion saine » ne signifient pas forcément une réelle efficacité clinique
Soyez donc attentif aux détails et privilégiez les croquettes dont la liste d’ingrédients est claire et transparente.
Les chiffres de la croquette idéale
Pour vous aider à mieux choisir, voici quelques repères nutritionnels :
✅ Protéines : Minimum 35-40% (et d’origine animale !)
✅ Matières grasses : Entre 15-25%, indispensables pour l’énergie et un beau pelage
✅ Glucides : Moins de 20%, et si possible encore moins
✅ Fibres : Environ 1-5%, pour une bonne digestion
✅ Taux d’humidité : Autour de 8-10%
✅ Cendres brutes : Inférieur à 8% (sinon trop de minéraux)

Soyez le Sherlock Holmes des croquettes !
Décrypter une étiquette de croquettes demande un peu d’entraînement, mais une fois que vous avez les bons réflexes, vous ne pourrez plus vous faire avoir par le marketing ! Votre chat vous remerciera en ronronnant de satisfaction et en affichant une santé de fer.
N’hésitez pas à utiliser des gamelles ludiques.
Avez-vous déjà analysé les croquettes de votre chat ? Partagez vos découvertes et vos questions en commentaire !